Chorti qui ?
Chorti, c’est le nom de la coopérative Cunachorti (issu de la SPRL « Mayan quality ») créée en 2006 pour favoriser un commerce de grains de café direct, équitable et bio avec les populations guatémaltèques. Ainsi le travail et la qualité du produit sont valorisés.
Moi c’est Dimitri ;). J’ai habité 12 ans au Guatemala avec ma femme Sara. On a pensé ce concept avec les producteurs sur place pour avoir des prix intéressants en Belgique, tout en dynamisant et pérennisant l’économie sur place.
Leur problématique principale : l’accès à l’argent sur place car le taux d’intérêt est tellement haut qu’ils ne peuvent pas emprunter pour monter leurs projets. Il faut imaginer qu’en Belgique c’est déjà compliqué pour le secteur agricole, alors là-bas… c’est terrible, ça peut aller jusqu’à 25 % !
Alors que le Guatemala c’est un pays plein de bonnes idées et volontés !
Chorti permet de mieux saisir les opportunités commerciales et les moyens pour les mettre en place. Elle leur assure un revenu fixe, sans variation. La coopérative leur amène de la stabilité pour développer leur activité sans se faire rattraper par les dettes.
Moi là-dedans, je suis facilitateur. Je les accompagne dans les différentes étapes du projet.
Depuis les années 2000, le commerce « équitable » a été mis à mal et les distributeurs négociaient dur. C’était inconcevable de réduire encore et encore les prix alors que les producteurs eux-mêmes prenaient déjà tous les risques à la production !
On s’est repositionnés, on a arrêté de vendre à Mestdagh (Carrefour), à des épiceries dites « fines », à des GAEC… on a décidé de torréfier le café nous-mêmes pour en faire un produit fini et le vendre au prix juste. On a continué à valoriser notre produit, les producteurs et les clients en bout de chaine.
On est rentrés en Belgique avec ma femme, et en 2014 on a créé « Café Chorti Coopérative » pour rassembler tous les acteurs de la filière (producteur guatémaltèque, torréfacteur belge, distributeurs belges, clients belges). Aujourd’hui nous sommes 150 coopérateurs, dont Quatre Quarts.
Le modèle de prix est cohérent pour tous, on entre dans la catégorie « produit locaux de terroir » même si bien sûr le café ne vient pas d’ici. On vend dans des boutiques à la ferme, dans des épiceries fines – pas bobos 😉 – dans des magasins de proximité, dans des coopératives de consommateurs…
La “coopérative de demain” pour toi, elle ressemble à quoi ?
Une coopérative c’est un mouvement citoyen où la transparence et la solidarité sont mises en avant. Demain elle sera encore mieux en place dans notre quotidien et on n’aura plus besoin de dire « je fais partie de telle coopérative » : on vivra coopérativement.
Mais pour cela, il faut qu’on arrête de penser « qu’on fait déjà bien et suffisamment aujourd’hui ». Il faut être conscient que la tendance aujourd’hui reste malgré tout : on veut des produits vite, en quantité et pas chers.
Ce n’est qu’en s’y mettant tous ensemble qu’on entrera dans un cercle de production et de consommation vertueux sur du long terme.
Et si tu devais participer autrement à Quatre Quarts, ce serait pour faire quoi ?
Des ateliers de présentation/dégustation de cafés pourquoi pas ;). Pour toujours revaloriser cette filière.
Oooh oui !!!! Merci pour ce moment partagé, Dimitri 😉
