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La Marche des philosophes
lundi 6 septembre 2021 | 19h00 - 21h00
Comment la servitude peut-elle être volontaire ?
Comment peut-on avoir le désir de se soumettre ?
Comment la liberté peut-elle se nier elle-même ?
Ici se joue un étonnant dialogue avec La Boétie. Un plongeon au cœur d’une pensée saisissante. Le comédien nous embarque avec ce texte dans une traversée épique et quelque peu inattendue.
Texte bref, parfaitement construit, scintillant, le Discours de la servitude volontaire d’Étienne de La Boétie est un mode d’emploi pour ne pas être dupe du pouvoir, car ce n’est pas en luttant contre la tyrannie qu’on parvient à l’abattre, mais en comprenant ses mécanismes qu’on parvient à ne pas la subir, ni la désirer. Découvrez la parole de celui qui n’a que 16 ans quand il rédige ce texte plein de sagesse.
« Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres.»
Ce projet est né d’une double nécessité. Il y a d’abord l’urgence – malheureusement intarissable – de regarder et de voir le rapport ambigu que nous entretenons avec le pouvoir. Le texte de La Boétie nous bouscule dans ce sens. Il nous pousse à se réapproprier notre part de responsabilité dans l’effritement incessant de nos libertés.
Puis c’est l’appel de l’oralité qui m’a amené à adapter ce texte pour la scène. Même si La Boétie n’a pas rédigé son Discours de la servitude volontaire dans l’idée d’être prononcé en public (nous sommes ici dans l’exercice du discours philosophique), il l’adresse de manière très directe au lecteur avec les mêmes exigences qu’un discours oral qui serait adressé à une audience : communiquer, exposer et persuader.
C’est un quidam, enivré par les effets du texte de La Boétie, qui se transforme en pourfendeur de l’oppression. Une passion pour la liberté nait sous nos yeux.
Seul en scène, dans un décor épuré, l’acteur et le spectateur sont au centre du dispositif. Rien n’est là, tout y est. Il y a une force dans l’imagination et une intelligence dans l’inventivité, qu’on doit prendre à notre compte pour se défaire de nos servitudes. N’attendons pas de La Boétie qu’il nous apporte la solution…
Charly Magonza
« Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire » disait Diderot dans sa volonté brûlante de sortir le peuple de l’obscurantisme.
MARCHER – une tournée particulière pour le spectacle
Sur une période de cinq à six jours, Charly Magonza (comédien) et Agathe Mortelecq (metteuse en scène) marchent de commune en commune (dans un rayon de 5 à 20 km) avec leur spectacle dans un sac à dos pour offrir chaque soir, dans un lieu différent, une représentation du seul en scène « Le Contr’un ». C’est le théâtre qui se déplace à la rencontre du spectateur, c’est aussi le spectateur qui, s’il le souhaite, peut se déplacer avec le théâtre en prenant part à la marche quotidienne.
RALENTIR – un thème qui invite au pas de côté. Se surprendre à penser le monde, à observer des problématiques de société et d’actualité par le prisme de la philosophie, c’est une motivation fondamentale de ce projet. Nous marchons avec l’oeuvre de La Boétie, terriblement actuelle, qui n’est pas une leçon, mais une réflexion universelle sur notre capacité à organiser notre propre soumission, une démonstration efficace et bousculante qui produit de grandes questions et laisse le spectateur trouver ses propres réponses.
COMMUNIER – se rassembler autour de l’essentiel. Grâce au travail d’adaptation que nous avons mené autour de ce texte, nous réussissons avec le théâtre à dépasser les a priori que peut véhiculer la philosophie, et à proposer un spectacle accessible qui mêle réflexion, épopée chevaleresque, rire et étonnement, touchant ainsi un large public, jeune et adulte.