- Cet évènement est passé.
Dévernissage
vendredi 9 août 2019 | 18h00 - 20h00
Dernière soirée pour découvrir les oeuvres des artistes de l’atelier du jeudi au sein de la Gare ! Une belle occasion de découvrir un autre regard sur les murs de la coopérative 😉
> Parenthèse sur les moments suspendus à la coopérative 😉 :
” Il y a la dame du mardi, qui aime bien les noisettes caramélisées 😉 et puis le jeune homme près de la sono avec son casque – qui lui ne les aime pas. Le monsieur qui demande un café très très serré et qui laisse toujours quelques pièces de pourboire en équilibre sur leur tranche. Celui qui fait une pause entre ses courses et puis deux bus, ou bien celui qui vient de récupérer ses enfants de l’école. Les enfants ça louche sur les gâteaux en vitrine. C’est pas facile, tiens, d’être un papa après l’école avec des enfants qui louchent sur les gâteaux en vitrine…
Beaucoup d’histoires qu’on croise très tôt ou très tard à la coopérative ! Celles qui s’y sont rencontrées et qui depuis ne se quittent plus, celles qui viennent réparer leurs bricoles et puis quelques petits morceaux de cœur au passage. Celles qui n’en peuvent plus de la chaleur ou du froid, parce que y’a des glaces ? de la soupe ? D’ailleurs oui, il y a aussi celles qui aujourd’hui n’ont pas vraiment les moyens de se l’offrir, cette soupe. Heureusement quelqu’un en a payé une d’avance et elle n’a plus qu’à s’asseoir : on vous l’apporte tout de suite.
Celles qui veulent du coca, et à qui on explique les valeurs locales, gourmettes, naturelles de la coopérative. « Bon bah d’accord, donnez-moi une Jupiler alors ».
Celles qui redécouvre la gare. Là-bas c’était la salle des voyageurs de première classe ! Ici les machines ! Ici les guichets !
Celles qui viennent buller dans leur livre, emmitouflées dans la fumée du café. Celles qui gribouillent sur leur cahier ou qui tapotent sur leurs claviers – à quoi sont-elles en train de rêver ?
Les enfants qui tournent et tournent et tournent sur les vélos de bois, la demoiselle qui joue du piano et qui ose chanter à chaque fois un peu plus fort, la dame qui vient chercher ses œufs avec les septante centimes tout prêts en pièces rouges. Les piétons, les cyclistes, les joggeurs et leur charmantes boules de poils qui aimeraient tellement voir mieux ce qu’il se passe dans cette cuisine…
Il y a les petites mains qui s’activent discrètement derrière le comptoir : Nicole qui va chercher les fromages, Anne qui arrose les plantes, Elise qui s’occupe des seaux de compost, Valérie qui met la programmation sur les tables, Cédric qui dépose les légumes, François le pain… Toutes ces petites abeilles ouvrières s’affairent et répètent une chorégraphie silencieuse chaque semaine.
Des fois, les jours fermés, c’est l’équipe de couturières qui refait quelques rideaux. Ou les bricoleurs qui installent des cimaises. Ou Salim qui nettoie les salles.
Les petits mystères de la coopérative… 😉
Il y a le bruit de la machine à café, la vapeur du lave-vaisselle, les oignons qui fondent dans la poêle, parfois on dit bonjour aux voyageurs derrière les fenêtres, et puis il y a les trains qui passent.
La bossa nova fait battre le cœur de Quatre Quarts dans les enceintes. Ça chante derrière les murs. Le mixeur fait le bourdon. En cuisine, on touille les sauces et on papote avec Glenn et Michel les mardis, Murielle et Noémie les mercredis, Saraï les jeudis, Jean-Luc, Valérie et Alexia les vendredis. Oh et tellement d’autres qui viennent offrir quelques heures et de l’huile de coude spontanément ! Parce ce “qu’on passait par là.”. Les bisous claquent, les langues se délient, on rigole… c’est un peu la famille dans la gare.
Des assiettes colorées tournent sur les tables.
Et puis les journées s’étirent, on fait de la musique, on dessine, on parle plein de langues… les ateliers se mélangent, les yeux pétillent et s’inspirent, les cœurs se ressourcent.
Moi je finis un dessin dans une tasse où les gouttes de café rigolent. J’attends mon train qui me replongera dans l’espace-temps du “vrai monde”, le monde des gens sérieux.
Mais je sais que les vraies choses, elles se passent dans la poésie des gares où les cuisinières chantent et les noisettes croustillent. “